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Les chapitres en grisé seront en ligne prochainement

1. Les Iles Galapagos
2. L'Amazonie
3. La Grande Barrière d'Australie
4. Le 6ème Continent : l'Antarctique
5. Le Sanctuaire des Baleines Grises de Basse Californie
6. Les Ours Bruns de Sibérie
7. Les Gorilles d'Afrique Centrale

Articles extraits et adaptés du dossier "Menaces sur 7 merveilles du monde" du Nouvel Observateur n° 1916 et n° 1917 // Août 2001 (Yves Paccalet)

2. L'Amazonie

Arbres géants enguirlandés de lianes, des millions d'espèces d'insectes, des poissons, des reptiles, des oiseaux et des mammifères. L'Amazonie que l'on appelle aussi "le pays des Mille Rivières" ou "la forêt d'émeraude" est le refuge d'espèces végétales éclatantes ou discrètes, d'animaux fulgurants ou camouflés, dont les naturalistes n'ont recensé et décrit qu'une infime partie...

Mais cet océan de branches ornées d'aras multicolores risque gros. Inquiétude des admirateurs du papillon morpho bleu, du singe hurleur à la face écarlate ou de l'ocelot furtif... Les autorités du Brésil pourraient adopter, en catimini, un plan de "mise en valeur" qui, s'il était appliqué, livrerait dans les décennies à venir près de la moitié de l'écosystème aux pelleteuses et aux tronçonneuses.

Au Brésil, ça va mal, mais la situation n'est pas plus favorable dans les autres pays amazoniens : Guyane française, Surinam, Guyana, Venezuela, Colombie, Equateur, Pérou, Bolivie... Grandes compagnies avides de bois, de pétrole ou de minerais, chercheurs d'or qui polluent avec le mercure de leurs amalgames, paysans misérables en quête de terre, riches latifundistes désireux d'étendre encore leurs pâturages à vaches : la plus vaste et la plus généreuse forêt tropicale du globe disparaît en fumée ou sous les coups de défricheurs et des bûcherons.


© photo lsoulie@easynet.fr

LES YEUX DE LA FORET
Balade au sud du Venezuela, sur le canal Casiquiare, au pays des Indiens Yanomani. Ils sont encore 16000. Leur territoire s'étend de part et d'autre de la frontière brésilienne.Ils n'aiment pas les intrus - les colons, les caboclos, blancs, noirs ou métis. Ils ont appris à se méfier des manigances des envahisseurs et plus encore des maladies qu'ils véhiculent. Ils les évitent et, parfois, les arrêtent à coups de flèches.
Les indiens... Les "yeux de la forêt" sont-ils là, en train d'épier derrière les arbres de la rive ? Mystère. Un tapir montre sa trompe et détale. Des singes tamarins giclent dans les frondaisons. Des atèles (ou singes-araignées) passent, tels des acrobates dansant sur leurs longs bras. Un paresseux avance avec lenteur, cramponné par ses grosses griffes à une branche emmitouflée de broméliacées et d'orchidées épiphytes.

LES DAUPHINS ROSES DE L'ORENOQUE
La pirogue fend l'eau vert sombre à reflets rouges du canal Casiquiare. Au loin, entre les arbres et les nuées incertaines, se profilent les collines boisées qui annoncent les pics aux sommets tabulaires et aux parois abruptes. On traverse l'une des contrées les plus belles et les mieux préservées de l'immense Amazonie. Une province frontière entre le Venezuela et le Brézil, classée "réserve mondiale de biosphère" par les Nations Unies.
La pirogue vogue sur ce bras de rivière qui relie le bassin de l'Orénoqueà celui de l'Amazone - deux des fleuves majeurs de la Terre. "Pfouff!" : un souffle près de la pirogue. Un autre... Petits nuages vaporeux... Deux grands corps, à la peau d'une étrange teinte incarnate, se montrent à la surface. Aileron émoussé, vaste dos, crâne percé d'un évent et rostre d'une longueur incroyable. C'est un couple de dauphins roses. Ils hantent les bassins de l'Orénoque et de l'Amazone. Dans ce dernier fleuve, on les rencontre jusqu'en amont d'Iquitos, à plus de 4000 kilomètres de la mer. Ces cétacés chassent en eau trouble, grâce à leur sonar d'une précision fabuleuse. Ils se régalent de poissons, surtout de piranhas, dont la majorité sont frugivores et qui même carnivores, ne méritent pas leur réputation d'assassins.

L'ENCHANTEMENT DE LA CANOPEE
Des perroquets amazones verts, des ars macaus rouge et bleu, des ars bleu au ventre jaune se croisent dans les frondaisons, où passent des nuées d'autres oiseaux teintés de gloire, avec peut-être un hoazin, cette espèce primitive dont les ailes portent des griffes ancestrales semblables à celles de l'archéoptéryx du Jurassique. On rêve de la magnificence de la canopée, cette strate supérieure des arbres où habitent les neuf dixièmes des espèces tropicales, et où l'homme n'a jamais accès. Là-haut, ce ne sont que fleurs sublimes et myriades d'insectes : criquets, mantes religieuses, phyllies mimétiques, phasmes, coléoptères gros comme des souris ou scientillants comme des pierreries, papillons dignes d'un voyage psychédélique... Des lézards anolis, des iguanes, des boas émeraudes escaladent les troncs. Des grenouilles dendrobates épient le moucheron. A terre, s'embusquent des mygales, croisant le serpent-corail annelé de rouge, noir et crème et le redoutable lachésis, serpent à sonnette long de trois mètres.

CAIMANS ET LOUTRES GEANTES
Dans l'eau, on est stupéfait par la surabondance de vie. Il existe plus d'espèces de poissons en Amazonie que dans l'océan Atlantique. La majorité des pensionnaires des aquariums des pays riches viennent d'ici, et c'est une autre frome de pillage ; d'autant que les récoltes s'effectuent souvent à la dynamite ou au cyanure... Ces petits êtres (néons, tétras, cichlidés...) sont les proies de plus grands chasseurs, parmi lesquels les poissons-chats, les poissons-épées, les piranhas et les anguilles électriques, qui envoient des décharges de 400 volts. Sans oublier les raies pastenagues, tucunarés aux écailles d'or ; ni les rares pirarucus, géants antédiluviens de 3 mètres de longueur à la livrée vert et grenat.

caiman
© photo lsoulie@easynet.fr

Outre les poissons, cette faune aquatique comprend les fameux serpents anacondas, des tortues mata-mata, des caïmans appelés "jacarés" au Brésil. Les mammifères aiment l'eau aussi. Le jaguar nage volontiers, les lamantins d'Amazonie, noirs avec une tache blanche à la poitrine, broutent les jacinthes d'eau. Les merveilleuses loutres géantes du Brésil ondulent, heureuses comme au premier jour. Du moins quand les braconniers oublient le prix de leur fourrure...

Quelques liens :

- http://perso.wanadoo.fr/amazonas/
  AMAZONAS : l'Association pour la connaissance de la faune et de la flore amazonienne et de son environnement.

  3. La Grande Barrière d'Australie





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